Texte de savoir sur l’oral

– Situation de communication :

La situation de communication est définie et étudiée comme « un processus social permanent intégrant de multiples modes de comportement : la parole, le geste, le regard, la mimique, l’espace interindividuel. (WINKIN).

– Pratique langagière :

La pratique langagière est à considérer comme une pratique sociale et à analyser comme telle. Les mots, les discours, ne sont pas seulement les représentants de nos actes et de nos pensées, ils ne sont pas seulement là pour transmettre de l’information ou des idées ou des ordres. Ils ne se contentent pas de refléter le social, ils en sont partie prenante et ils agissent sur le social, y produisant des effets spécifiques que l’analyste doit repérer. Tout acte, qu’il soit technique ou pas est conçu, représenté par des acteurs sociaux, c’est-à-dire travaillé dans le matériau sémiotique qu’est le langage. »

– Expression orale :

Dans l’expression orale « l’utilisateur de la langue produit un texte ou énoncé oral qui est reçu par un ou plusieurs auditeurs ». C’est une relation émetteur-destinataire et une production orale dans un contexte donné de communication.

– Les fonctions du langage (Jakobson) :

Les fonctions du langage comportent 6 pôles différents : contexte, destinateur, destinataire, message, code, canal.

Dans un contexte de communication donné, un destinateur envoie un message à un destinataire. Ce message requiert un code commun et un contact, canal physique et une connexion psychologique.

Contexte : fonction dénotative ou référentielle.
Emetteur et Récepteur : fonction expressive, fonction conative.Canal et Message : fonction phatique, fonction poétique.
Code : fonction métalinguistique.

– Les fonctions du langage :

La fonction référentielle : cette fonction concerne principalement le référent auquel renvoie le message. Autrement dit à cet état du monde dont parle le message. Il s’agit de la fonction informative de tout langage.

La fonction expressive : centrée sur le destinateur, sur l’émetteur, elle lui permet d’exprimer son attitude, son émotion, et son affectivité par rapport à ce dont il parle. Tous les traits dits suprasegmentaux – intonation, timbre de la voix, etc. – du langage parlé se rattachent à la fonction expressive. La fonction d’expression donne aux sujet la possibilité de traduire une pensée personnelle et originale des sentiments et des émotions considérées comme particulières et correspondant à la fonction émotive du langage. Cette « fonction émotive » mentionnée par CUQ Jean-Pierre implique de s’intéresser à l’univers du non- verbal : à la gestuelle, l’intonation, le débit.

La fonction conative : elle est centrée sur le destinataire. Il s’agit de reconaître au langage une visée intentionnelle sur le destinataire et une capacité d’avoir sur ce dernier un effet. Les formes grammaticales qui permettent l’instanciation de cette fonction (le vocatif, l’impératif…etc.).

La fonction phatique : elle sert « simplement » à établir la communication, à assurer le contact et l’attention entre les interlocuteurs. Il s’agit de rendre la communication effective et effective.

La fonction métalinguistique : la fonction métalinguistique répond à la nécessité d’expliciter parfois les formes mêmes du langage.

La fonction poétique : cette dernière fonction met l’accent sur le message lui-même et le prend comme objet. Il s’agit donc de mettre en évidence tout ce qui constitue la matérialité propre des signes, et du code.

– Expression orale :

L’expression orale est le pan normatif de l’oral qui s’inscrit dans les lignes du modèle prescrit par l’écrit. L’expression orale implique l’existence d’un énoncé, de discours. Cela signifie que l’expression orale nécessite une organisation, une clarté de la pensée, de la justesse. Il faut soigner les structures, l’argumentation.

– Énoncé :

Ancrage d’une unité contextuelle, cursive ou détachée à un autre contexte préconstruit ou à une situation énonciative. L’énoncé est un phénomène variable lié à l’activité de langage en situation dans un <je-ici-maintenant>. Il est relié à un contexte et il fournit le sens en fonction de la compréhension et de l’interprétation. C’est un construit de l’énonciateur en fonction de sa situation spacio-temporelle, des co-énonciateurs auxquels il s’adresse et du message qu’il veut faire passer. Les énoncés ne sont pas toujours construits en fonction de critères syntaxiques.

– Discours :

Le terme discours désigne tout énoncé produisant un sens ; il est donc un synonyme deparole (à l’oral) ou de texte (à l’écrit). Tout discours implique une situation d’énonciation : un émetteur s’adresse à un récepteur pour lui dire quelque chose, dans des circonstances particulières.

On distingue différents types de discours, selon l’intention du locuteur :

  • le discours narratif (qui raconte une histoire ou un événement) ;
  • le discours descriptif (qui décrit un lieu, une époque, un objet, une personne) ;
  • le discours argumentatif (qui soutient une thèse, défend une opinion)
  • le discours injonctif (qui donne un ordre) ;
  • le discours explicatif (qui explique une règle ou un dispositif).

Caractéristiques de l’expression orale : toute expression orale doit avoir une structure qui s’enchaîne de manière logique avec des exemples concrets et des conclusions pertinentes et claires.

Structure grammaticale : arrangement des mots suivant les règles et l’usage de la syntaxe.

Langage non-verbal : le message oral, qui est immédiat, produit des effets sur son auditeur, agit de son droit de reprendre les idées ; tout est accompagné de la gestuelle, du regard, de la mimique, de la voix du locuteur. L’expression orale peut donc englober le non- verbal (sous forme de gestes, de signes, de sourires, d’expressions gestuelles diverses adaptées à la situation de communication), la voix (volume, articulation des sons, débit de la voix ou de l’intonation pour que la communication soit faite de manière expressive), les pauses, les silences, les regards (pour vérifier le niveau de la compréhension du message verbal) de l’apprenant et de son enseignant. Il existe deux caractères importants des communications interpersonnelles ou de « face à face » : la multicanalité et l’interactivité.

– L’interactivité signifie que les énoncés sont coproduits par les interactants : ils sont le résultat des activités conjointes de l’émetteur et du récepteur, et la multicanalité qu’ils sont un mélange à proportions variables de verbal et de non verbal, ce dernier comprenant à la fois le vocal et le mimogestuel. Dans l’acte de communication non-verbale, les mouvements corporels sont désignés par le terme « kinesthésie » et la proxémique. Il faut y englober « posture, gestuelle, mimique, inflexions de la voix, succession, rythme et intonation des mots, et toute autre manifestation non-verbale.

– La kinésique est l’étude de la communication par les mouvements et positions du corps. (Ray Birdwhistell).

– La proxémique étudie la gestion par l’individu de son espace et des distances entre personnes dans les processus de communication (Edward T. Hall).